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10 choses qui ont changé en santé mentale en 2021

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Tag(s) : Santé mentale

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L’actualité fournie par la 32ème Edition des Semaines d’Informations sur la Santé mentale (du 4 au 17 octobre), avec pour point culminant la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, est l’occasion de revenir en détail sur un secteur en plein bouleversement.

Entre l’explosion de la demande de soins depuis la pandémie mondiale, l’accélération des innovations, et l’attention accrue des pouvoirs publics, la santé mentale est en train d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.

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santé mentale journée

Retour sur 10 choses qui ont changé depuis un an.

1. La santé mentale des Français s’est durablement dégradée ces deux dernières années.

C’est l’une des conséquences les plus profondes de la crise sanitaire.

La dernière étude Coviprev menée du 31 août au 7 septembre montre que 15% des Français se disent dans une phase de dépression, soit 5 points de plus comparé à la période pré-épidémie.

De même, 63% des sondés déclarent avoir des problèmes de sommeil, et 10% des idées suicidaires.

2. Les attentes des collaborateurs envers leur entreprise ont considérablement évolué.

Le tabou de la santé mentale est particulièrement présent en France, et notamment en entreprise où les attentes de rentabilité et de performance ont souvent raison de la libération de la parole sur ce sujet.

La crise sanitaire a agi comme un révélateur auprès des employeurs, avec des attentes des salariés de plus en plus prégnantes. ¾ d’entre eux estiment aujourd’hui que l’employeur doit être le garant de la santé mentale en entreprise (sondage Opinion Way pour Psychodon).

3. Des dispositifs spécifiques pour les populations à risque ont vu le jour et ont mobilisé les acteurs de la profession.

Toutes les catégories de la population ont souffert pendant la crise sanitaire, et notamment une population souvent ignorée en matière de santé mentale : les jeunes (étudiants, adolescents et enfants).

Pour preuve, pendant cette période, les téléconsultations de santé mentale des 18-25 ans ont été multipliées par 4 sur Qare.

Un dispositif spécifique – Santé Psy Etudiant alias “chèque psy” – a alors été mis en place afin de prendre en charge ces populations à risque.

4. La téléconsultation s’est révélée comme l’une des solutions efficaces pour améliorer l’accès aux soins de santé mentale et le suivi médical.

Durant l’année 2020, les téléconsultations de santé mentale sur Qare ont été multipliées par 15, soit plus de 40 000 téléconsultations réalisées avec un délai d’attente inférieur à 24 heures.

L’année 2021 voit les téléconsultations de santé mentale culminer à 50 000.

Le nombre moyen de téléconsultations en santé mentale réalisées par patient sur une période de 6 mois a atteint un record en avril 2021 avec plus de 5 téléconsultations en moyenne sur 6 mois, preuve que les patients ont eu besoin d’un suivi continu et durable, et non pas seulement d’une aide ponctuelle.

5. La téléconsultation en psychiatrie est durablement entrée dans les mœurs des Français.

La santé mentale est la spécialité qui a le plus intégré la téléconsultation depuis la crise sanitaire. Aujourd’hui 13% des consultations psy sont réalisées en téléconsultation (vs 4% pédiatrie ; 4% endocrinologie ; 4% médecine générale).

D’ailleurs, conscient de ces nouveaux usages à prendre en compte, la règlementation s’est assouplie : même si la France admet encore de nombreux déserts psy, l’avenant 9 voté pendant les négociations conventionnelles a permis de lever certaines barrières au remboursement des téléconsultations (obligation de rendez-vous en présentiel, obligation territoriale).

6. Les outils numériques de santé mentale ont connu une explosion de leurs téléchargements.

Mon Sherpa de Qare a ainsi été téléchargé 230 000 fois depuis janvier 2020.

De même, l'application de méditation Petit BamBou a elle aussi connu une très forte croissance entre mars 2020 et mars 2021.

L'entreprise explique avoir recruté plus de 3 millions de nouveaux utilisateurs sur cette période.

7. De nouveaux acteurs de la santé mentale ont émergé et ont commencé à structurer un début de « psytech ».

En réaction à la détresse psychologique liée à la pandémie, la santé mentale a donné naissance à elle seule à plus de 100 startups dans le monde (7Wire Ventures).

En France, on compte de nombreux acteurs comme Teale, moka care ou mindDay, qui se positionnent sur le segment des salariés d’entreprises en promouvant une approche décomplexée et positive de la santé mentale.

8. Les investissements dans les startups de santé mentale ont explosé dans le monde, même si la France reste à la traine.

Outre-Atlantique, les startups de la psytech ont pu compter sur le soutien d’investisseurs. Sur l’année 2020, les investisseurs en capital-risque ont versé un montant record de 1,5 milliard de dollars aux startups du bien-être et de la santé mentale, contre 875 millions de dollars l'année précédente.

En France, même s’il n’y pas aujourd’hui de licornes de santé mentale comme cela est le cas aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les investissements se développent. Pour preuve, les récentes levées de fonds millionnaires de Teale et moka care.

9. La parole a commencé à se libérer, et la santé mentale à se déstigmatiser.

Alors que, début 2021, 87% des Français n’osaient pas parler de leur santé mentale à leurs proches (sondage YouGov pour Qare), le tabou commence peu à peu à se lever.

La crise a joué un rôle d’accélérateur, de révélateur de la prise de conscience du sujet et des risques pour les Français.

Que ce soit la presse et les médias, les entreprises, les acteurs du secteur … il n’aura jamais été autant question de santé mentale depuis 1 an.

Qare a d’ailleurs lancé l’initiative #jassumelapsy sur les réseaux sociaux : cette campagne a permis de toucher plus de 3 millions de personnes et a généré 50 000 interactions.

10. Les pouvoirs publics ont fait de la santé mentale une cause de santé publique.

Ils se sont saisis du sujet en 2021 et ont décidé d’organiser des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, dont les conclusions ont été rendues les 27 et 28 septembre.

C’est la première fois que les pouvoirs publics organisent une telle concertation citoyenne et professionnelle. De plus, un consortium privé-public, IMPACT, vient de voir le jour afin d’accélérer les innovations de santé mentale.

Le mot du Dr. Fanny Jacq, psychiatre et directrice santé mentale de Qare :

« La pandémie aura au moins eu un avantage : mettre la lumière sur un secteur qui souffre encore de trop de préjugés et de tabous, mais de peu de moyens et d’innovations.

Que ce soient les pouvoirs publics, les entrepreneurs, les associations… tous ont compris que la santé mentale en France était devenue LA problématique de santé publique de cette dernière année, et certainement d’ailleurs des années à venir.

Il faut faire bouger les choses durablement maintenant ! Car d’invisible et honteux, le sujet de la santé mentale semble être devenu “bankable”.

Gageons que les promesses soient tenues et que ce ne soit pas de la poudre aux yeux ! »

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https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/evenements/assises-de-la-sante-mentale-2021

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