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COVID-19 : Comment en parler à ses enfants ?

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Cela n’est pas évident de trouver la juste mesure dans ses propos quand on s’adresse à nos enfants pour parler de la COVID19…

Évidemment ils ont été les premiers exposés puisque les écoles ont fermé, impossible donc (et pas conseillé) de leur cacher la situation.

Et puis pour leur expliquer ce paradoxe : « Restez chez vous car la menace vient de l’extérieur, mais vous représentez vous-même un menace », il va falloir s’armer d’imagination !

Il faut donc à la fois communiquer, les protéger, expliquer, ne pas dramatiser, mais demeurer vigilant : subtil mélange !

Voici quelques conseils afin de vous aider à gérer aux mieux les questions des enfants sur le COVID19.

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enfant parent covid19

Sécuriser le quotidien par les habitudes

Mettre des limites temporelles

Les enfants sont des êtres d’habitudes, ils sont ritualisés, ont leurs repères et c’est ce qui les rassure. Il va donc falloir très vite, de manière concrète, rétablir des habitudes et organiser les journées selon un planning défini.

Essayez autant que possible d’inclure vos enfants dans l’élaboration du planning, cela leur donnera un sentiment de maitriser un minimum la situation: heure de lever, heures d’école, heures des repas, heures des pauses, heure du coucher.

Établissez un planning valable du lundi au vendredi et un planning différent pour le samedi et le dimanche, qui doivent rester des jours de weekend : on se lève plus tard, on traine un peu en pyjama, on ne travaille pas, on veille un peu.

Mettre des limites spatiales

Après les limites temporelles il faut aussi établir des limites spatiales : si une pièce peut être dédiée au jeu, une autre au travail c’est mieux. Peut-être aussi faut-il trouver un espace « réservé aux adultes » surtout s’il y en a qui travaillent à la maison.

Pas évident quand le confinement a lieu dans de petits appartements, en ce cas il faut doubler les fonctions des pièces exceptionnellement : la cuisine peut devenir la pièce de travail dans la journée et la chambre des parents se transformer en espace de jeu et de lecture.

Bougez quelques meubles s’il le faut, réorganisez les espaces en conséquence pour les semaines à venir.

Enfin ne focalisez pas trop sur le bazar à la maison : évidemment à plusieurs dans un petit espace pendant plusieurs semaines il est important de maintenir un minimum d’ordre et de propreté.

Demandez aux enfants de faire le tour de la maison chaque soir afin de remettre les choses à leur place et que les pièces soient prêtes pour le lendemain.

Mais ne visez pas la perfection, il va y avoir des sujets de tension dans les semaines à venir donc chacun va devoir apprendre à faire des concessions. Si votre chez-vous n’est pas au carré ces prochaines semaines lâchez prise, la priorité est que chacun s’y sente bien et y trouve sa place.

Rendre les enfants acteurs de la situation

Cette situation de confinement est difficile car elle nous rend assez passifs et nous donne le sentiment de subir.

Il faut donc dans la mesure du possible impliquer les enfants dans les prises de décision, dans la nouvelle organisation, le programme afin qu’ils aient le sentiment de maitriser un minimum ce qui se passe.

Demandez-leur de vous faire une liste d’activités intérieures qu’ils souhaitent mettre en place, impliquez les dans le rangement, la préparation des repas, en somme dans l’organisation de la vie de la maisonnée. Faites des petites listes de taches attribuées à chacun, même minimes.

C’est rassurant pour un enfant de se sentir responsable.

Demandez-leur également avec qui ils souhaitent avoir un contact « de l’extérieur », essayez d’organiser des appels en vidéo chaque jour avec un membre de la famille ou un mai.

Les enfants, surtout jeunes, ont du mal à se représenter et à se projeter sur ce « qu’il se passe au dehors », il faut donc leur montrer via la communication vidéo que dehors la vie suit son cours également, que tout le monde va bien, que le monde continue de tourner.

Mettez-vous à sa place

Les préoccupations d’un enfant de 8 ans ne sont pas les mêmes que celles d’un ado qui sont aussi différentes de celles d’un adulte, ce n’est pas pour ça qu’elles sont moins importantes ou moins à prendre en considération que les vôtres.

Vos préoccupations du moment sont peut-être tournées vers les finances, la façon de continuer de travailler, vos parents, la santé de la famille, l’organisation du quotidien.

Sachez que votre enfant ne se préoccupe absolument pas de tous ces sujets et c’est tant mieux. Cela n’est pas son travail, c’est le vôtre !

Alors mettez-vous à sa hauteur d’enfant afin d’identifier quelles pourraient être ses inquiétudes :

  • « Est-ce que je vais rester enfermé toute ma vie ? »,
  • « Est-ce qu’on va tous mourir ? »,
  • « Est-ce qu’on va pouvoir partir en vacances ? »,
  • « Quand est-ce que je reprends le foot ou est-ce que mon niveau d’équitation va baisser si j’arrête 3 mois ? »

Bref cela peut vous paraitre futile à vous mais c’est ce qui tourne dans leurs têtes d’enfants et c’est là-dessus que vous devez les rassurer sans vous énerver.

Parler à ses enfants de la COVID19

Avant d’en parler à vos enfants, pensez à vous renseigner vous-même sur la COVID19 et essayez d’anticiper ses questions !

Si votre enfant vous trouve flou ou peu sûr de vous, cela va l’inquiéter. Il risque d’aller chercher les informations par lui-même via les réseaux sociaux ou autres canaux d’information pas forcément adaptés.

Si vous ne savez pas répondre à une question, dites « je ne sais pas » et cherchez ensemble.

Il ne faut pas être trop alarmiste, ce qui les rendrait anxieux.

Mais il ne s’agit pas, non plus, de minimiser la situation. Les enfants ne sont pas dupes et savent bien que l’on ne ferme pas les écoles pour lutter contre une grippe.

Il faut faire l’effort, pour eux, de se situer dans un juste équilibre. Parce que les rassurer les rendra rationnels et aura notamment l’avantage de favoriser leur adhésion aux gestes de précaution.

Il ne faut pas hésiter à normaliser ses émotions et à les partager : « C’est tout à fait normal d’être inquiet, d’être fâché contre situation, je le suis moi aussi parfois ».

Expliquez à vos enfants que cette mesure qui fait peur (le confinement) est justement là pour nous rassurer tous et lutter contre le COVID19, et que c’est donc une bonne chose, qu’il faut prendre le confinement comme une mesure positive.

Ne les laissez pas regarder seuls les médias, surtout avant 10 ans, soyez le réceptacle des informations et transmettez-leur une fois que vous les avez assimilées.

Rassurez-les par des projections, afin de bien leur signifier que le virus et la situation ont un début et une fin :

  • à court-terme
    « Le weekend prochain on va faire… »
  • à moyen-terme
    « aux vacances d’été on ira… »

Expliquez à vos enfants qu’ils ont peu de risques de tomber malades avec le COVID19, mais qu’ils doivent faire attention à leur entourage, à leurs parents et à leurs grands-parents.

Il est important de les impliquer dans les précautions d’hygiène du quotidien et de leur expliquer pourquoi le lavage des mains est essentiel par exemple. Un enfant ne fera que ce qu’il comprend.

S’il ne voit pas l’intérêt de se laver les mains ou de rester à la maison il n’obéira pas.

Et enfin, essayons de positiver la situation : c’est l’occasion de revenir à la maison à peine les vacances de février terminées, de faire des activités manuelles, de diner avec ses parents et de les voir peut-être un peu plus, et de regarder (un peu) plus la télé.

Bref, à la hauteur d’enfant, que du bonheur !

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https://www.unicef.org/fr/coronavirus/coronavirus-ce-que-les-parents-doivent-savoir

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